Le Serengeti est encore l’un des écosystèmes les mieux préservés d’Afrique. On y compte 5 zones différentes :
Les plaines du sud (short grass plains) qui sont de vastes étendues plates de savane couverte d’herbe, mais sans arbres. On y trouve même encore des traces de cendre volcanique dues à l’éruption, il y des millions d’années, du cratère de Ngorongoro proche de là. Ces restes de cendre rendent le sol très fertile et assurent des pâturages de bonne qualité.
On y trouve lions et guépards. Les herbivores de la Grande Migration (principalement gnous et zèbres) viennent y mettre bas chaque année à partir du mois de décembre.
Ils viennent y chercher des substrats que les herbes trouvent dans ce sol fertile et qui faciliteraient la lactation. Les herbes rases et l’absence de végétation pourraient également être l’un des facteurs expliquant leur présence ici : elle leur permet de voir venir les prédateurs.
Cette partie du Serengeti ne comporte que peu d’arbres, à l’exception de la forêt d’acacias qui se trouve à proximité des lacs Ndutu et Masek. Elle abrite girafes et impalas.
Plus au nord, la savane centrale du Serengeti (long grass plains) est un véritable paradis pour les lions et les léopards que l’on aperçoit parfois se prélasser sur les kopjes (énormes rochers), leur lieu de prédilection pour la sieste! Les herbes sont un peu plus hautes que dans le sud et les premiers arbres font leur apparition.
La partie centrale du Serengeti : la vallée de Seronera. C’est une partie qui attire de nombreux troupeaux d’herbivores attirés par les rivières environnantes. Hyènes et lions sont présents en grand nombre dans cette vallée, la savane permettant une course rapide à ces derniers afin d’atteindre leur proie.
Quelques léopards y résident également. La concentration animale y est importante tout au long de l’année du fait de la présence des rivières.
Plus au nord, le Serengeti se sépare en deux branches qui partent, l’une vers l’ouest (vers le lac Victoria), l’autre vers l’est (et le Kenya). Le corridor ouest (corridor occidental) est baigné par la rivière Grumeti qui s’étend dans cette région couverte de sous-bois et de forêts. Elle permet d’observer des élans et de nombreux crocodiles qui se prélassent sur ses rives. Cette région, plus excentrée que les précédentes, est moins visitée. Elle accueille la Grande Migration en général entre mars-avril et juin. En dehors de cette période, la concentration animale est légèrement inférieure à celle rencontrée dans le centre par exemple. Mais la fréquentation touristique y est également moins importante et nous l’apprécions, en fin de safari, quand la tranquillité et le confort des hébergements sont des atouts…
Vers le nord-est, le corridor nord (corridor oriental) du Serengeti mène jusqu’à la frontière kenyane. Des paysages sublimes et une faune dense (même durant la saison sèche) en font, l’une des plus belles régions du Serengeti, peu fréquentée, par les voyageurs. Buffles, éléphants et y impalas y trouvent refuge.
La Grande Migration redescend en général du Kenya à partir de novembre en passant par cette région. À l’extrémité ouest de ce corridor, se trouve une région très isolée.
L’accès s’y fait le plus généralement en avion afin d’éviter une longue piste d’accès. Traversée par la rivière Mara, cette partie du Serengeti offre des conditions de safari exceptionnelles, du fait de sa fréquentation touristique limitée et du passage de la Grande Migration entre juin et novembre. Il est alors possible d’observer les « river crossing » qui voient les gnous se jeter dans les eaux boueuses afin de franchir cet obstacle naturel lors de leur remontée vers le Masai-Mara. Les crocodiles veillent…
La grande migration
Le Serengeti est également le cadre d’un spectacle naturel unique au monde : la Grande Migration. Ce phénomène migratoire concerne principalement 3 espèces qui se déplacent par troupeaux immenses.
Plus d’1 million de gnous, 600 000 zèbres et 400 000 gazelles effectuent, tout au long de l’année, une migration circulaire à la recherche permanente de nouveaux pâturages.
La coexistence de ces trois espèces s’explique par leurs habitudes alimentaires complémentaires et non concurrentes qui leur permettent de profiter des mêmes pâturages.
Leurs sens se complètent même afin de leur offrir un système d’alerte plus efficace : les gnous ont un excellent odorat, les zèbres ont une très bonne vue et las gazelles une ouïe fine. À eux trois, ils présentent donc un parfait système de détection des prédateurs face auxquels ils donnent l’alerte.
Ils suivent les pluies afin de trouver les quantités suffisantes d’herbages pour pouvoir nourrir leur population impressionnante.
Cette migration respecte un calendrier plus ou moins précis. De février à mars, c’est la saison des naissances, dans le sud du parc du Serengeti et dans la Ngrorongoro Conservation Area. Même durant cette période, les troupeaux sont en mouvement. À partir de mars, le gros des troupes se déplace vers le nord-ouest et remonte vers le corridor ouest avant d’obliquer vers l’est.
De juillet à septembre, ils pénètrent dans la réserve du Masai-Mara (au Kenya) avant de redescendre vers le sud du Serengeti où ils arrivent aux alentours de décembre.
Ce mouvement est rythmé par les saisons des pluies et son calendrier n’est donc pas totalement prévisible.
Aller en Tanzanie avec pour seul objectif d’assister au passage de la Grande Migration peut donc se révéler très frustrant.
Les animaux peuvent avoir déserté une région en quelques heures, poussés par l’instinct qui leur souffle que les pluies ont été plus abondantes ailleurs…