Après une première partie de voyage sous une chaleur caniculaire, je reprends un vol en avion brousse pour me rendre dans le parc national de Hwange, un grand classique pour faire un safari au Zimbabwe. On perd 15°, le ciel est couvert, mais un nouveau territoire d’observation animalière m’attend. Ici, pas de rhinocéros, mais les autres membres du big five sont représentés, et le parc est également réputé pour sa concentration de lycaons.

Hwange National Park, le royaume des éléphants
Je suis transféré vers la concession du Sable Valley, lodge qui appartient à Amalinda Safari Collection, petite structure familiale qui possède 4 lodges (3 à Hwange et 1 à Matopos) et avec qui nous avons développé un solide partenariat. Cette visite me permettra de (re)découvrir leurs hébergements, dont certains ont été rénovés suite à la crise Covid, et la qualité des activités safari proposés dans leur concession qui s’étend autour d’un long corridor de savane dépourvue de végétation (lit de rivière asséchée). Cet espace attire une faune variée, notamment de grands troupeaux d’éléphants. Si les pachydermes sont en danger dans certaines régions d’Afrique, ils sont au contraire en surnombre dans l’ouest du Zimbabwe, où ils migrent sur un espace couvrant également l’est du Botswana et la Zambie. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à lire cet article que nous avons écrit récemment.
Avec les premières pluies tombées récemment, là encore les observations animalières semblent être plus furtives. Cela étant dit, le Sable Valley Lodge a le gros avantage de disposer d’une super cache d’observation face à un point d’eau éclairé, et rien que pour ça, la visite vaut le voyage ! Dès ce premier soir, je me plante sur une chaise haute face à l’ouverture donnant sur le waterhole et me régale du spectacle offert par les troupeaux d’éléphants qui viennent en nombre s’abreuver ici.
Dans la journée, nous partons explorer en 4×4 les différentes zones de safari : au sein de la concession d’Amalinda, notamment autour de cet immense corridor asséché, mais également dans le parc national de Hwange. En l’absence de clôtures, les animaux sont libres de migrer et à la question de savoir où les animaux s’observent le plus facilement, je réponds qu’il faut varier les plaisirs et tenter sa chance un peu partout. Le parc national se compose davantage de plaines ouvertes, ce qui facilite généralement les observations, mais sa superficie est nettement plus grande, donc pas certain que les statistiques aillent en sa faveur. Combiner concession privée et parc national est donc l’idéal.
Ce qui est certain, c’est qu’un séjour de 3 nuits est le minimum pour optimiser les chances d’un safari réussi, car il permet de varier les zones d’exploration. Par ailleurs, Amalinda a créé une fondation qui permet aux collectivités locales de tirer profit du tourisme développé par leurs lodges. Les actions sont concrètes et les clients sont invités à les découvrir à travers plusieurs activités et visites des villages environnants. Pour moi, il est indispensable de prendre conscience que nous sommes ici dans une région qui a besoin de nous, et qu’au-delà d’une mobilisation financière (anodine pour tout voyageur occidental ayant dépensé plusieurs milliers d’euros pour arriver jusque-là), c’est notre sensibilisation aux problématiques concrètes locales qui est touchée. J’encourage donc tous nos clients-voyageurs à découvrir cette fondation nommée Mother Africa Trust.
Parc national des Matopos : l’autre Zimbabwe
Dernière étape de ce voyage : direction les monts Matopos, situés en périphérie de Bulawayo, ville principale du sud du pays, à environ 3h30 de route de Hwange. La route se fait bien malgré quelques passages à nids de poule en première partie de voyage. A l’approche de Bulawayo, on remarque déjà des reliefs rocheux aux teintes orangées, annonçant le parc national des Matopos. Site historique et culturel, il abrite la tombe de Cecil Rhodes, fondateur de l’ex-Rhodésie, devenue Zimbabwe, mais également de nombreux vestiges d’un passé bien plus ancien, à travers des peintures rupestres que l’on retrouve à différents endroits des monts. Le parc est actuellement à la pointe de la protection des rhinocéros, que l’on peut observer à pied accompagnés d’un ranger.
Et s’il fallait une autre raison pour terminer par cette étape assez magique, je la trouve à l’endroit du lodge que je visite pour la première fois : le Amalinda était le premier lodge de cette entreprise familiale à voir le jour, le siège étant situé tout à côté, à Bulawayo. Un seul mot : whaou ! Parfaitement intégré aux rochers granitiques, il forme un petit village troglodytique où il est possible d’avoir une chambre construite dans la roche. Et pour couronner le tout : une piscine naturelle face à un panorama exceptionnel ! bref, je trouve là l’endroit parfait pour passer 3 nuits en fin de voyage, pour se reposer des safaris tout en ayant amplement de quoi s’occuper si l’on veut rester actif. Dans la concession, il est possible de se promener librement, en croisant parfois zèbres et gazelles. Idéal pour un petit jogging avant un saut dans cette piscine juste dingue !
Les activités sont nombreuses ici : visite des peintures rupestres (plusieurs sites accessibles après une rando plus ou moins longue), balade pour observer les rhinocéros ou pour se rendre sur la tombe de Cécil Rhodes, visite de villages et de la fondation citée plus haut…bref, je me suis promis de revenir dans ce petit coin de paradis, où le tourisme reste très exclusif. L’impression de foule que l’on peut ressentir dans certains coins d’Afrique de l’Est ou d’Afrique du Sud est ici totalement absente, et c’est un immense atout !